Alexander Calder (1898-1976) Américain
Calder est né en 1898 en Pennsylvanie au sein d'une famille d'artistes. Son père et son grand père sont sculpteurs, et sa mère est peintre. Doué pour la mécanique et les volumes, il suit une formation en Génie Mécanique au Stevens Institute of Technology. Il est diplômé en 1919 et exerce brièvement divers emplois en tant qu'ingénieur.
En 1923, Calder décide de se consacrer entièrement à l'art et étudie à l'Arts Student League de New York la peinture et le dessin. Il débute en tant qu'illustrateur pour la presse. Ces premières réalisations pour la National Police Gazette sont des scènes urbaines ou événements sportifs captés sur le vif. Il dessine ensuite pour les spectacles du cirque Barnum, et développe une passion pour le thème.
En 1926, l'artiste s'installe à Paris, dans le quartier de Montparnasse. Il fréquente l'Académie de la Grande Chaumière où il rencontre les artistes de l'avant-garde internationale tel que Man Ray, Marcel Duchamp, Joan Miró ou Piet Mondrian.
Durant ses premières heures parisienne, Calder se met à l'élaboration d'un Cirque miniature, qu'il complète au fil du temps de nombreux personnage en fil de fer et chiffons. L'artiste tel un marionnettiste actionnent les divers éléments qui composent l'oeuvre. D'abord destiné à ses proches, l'engouement autour de l'oeuvre se fait grandissante. Jean Painlevé en tirera un film en 1955 Le Grand Cirque de Calder, 1927.
Le Cirque peut être considéré comme l'un des premiers exemples de performance artistique ou happening, au sens où celle-ci se définit par la présence même de l'artiste et par le rôle de l'improvisation.
Le début des années 30 marque pour l'artiste un passage à l'abstraction géométrique qui fera sa renommée.
Naît de sa rencontre avec Mondrian et ses larges aplats coloré, Calder évoquera dans son autobiographie un "choc" face aux vastes compositions jaune, rouge, bleu et noir.
Dans une lettre daté de 1934, Calder revient sur ses première idées d'art cinétique face à l'oeuvre de Mondrian "Je me rappelle avoir dit à Mondrian que ce serait bien si on pouvait les faire osciller dans des directions et à des amplitudes différentes."
Le mouvement et les couleurs vives et primaires seront à présent les principaux médium de l'artiste, il adopte ainsi un langage sculptural abstrait et coloré.
En 1931 Calder rejoint le groupe "Abstraction-Création", qui réunit Piet Mondrian, Hans Arp, Robert Delaunay et Jean Hélion, et commence à construire des mobiles en fil de fer composées d'éléments mobiles indépendants entraînés par l'air ou par un moteur électrique. Marcel Duchamp les baptisera Mobiles.
La grande révolution qu'induisent ces sculptures cinétiques abstraites est que ces oeuvres retournent complètement la question du mouvement.
Le mobile a ceci de particulier qu?il est une composition d'équilibre, or l'équilibre évoque l'immobilité. Le mouvement, tel que l'entend Calder n'est pas la recherche du dynamisme, du paroxysme de la vitesse, comme chez les futuristes, il est, au contraire, recherche de retour à l'équilibre. Il découle d'une appréhension de l'espace comme séjour de forces et d'énergie.
Calder explorera également la question du sonore dans ses oeuvres mobiles ainsi que des matériaux comme le bois et ses formes organiques. Le leitmotiv de son oeuvre restera néanmoins l'équilibre et l'espace.
Dés 1950 le succès de l'artiste est établie et celui-ci reçoit de nombreuses commandes publique. Il obtient le grand prix de la Biennale de Venise en 1952. Puis vient le temps des sculptures monumental, comme La Spirale, mobile pour le siège de l'UNESCO à Paris en 1958.
En 1964, une rétrospective lui est consacré au Guggenheim Museum de New York.
En 1974, l'artiste opère un certain retour au figuratif avec ses personnages découpés dans des tôles aux couleurs vives, Crags et Critters .
Calder mènera parallèlement une importante oeuvre sur papier, gravures, lithographies explorant les formes et couleurs développées tout au long de son oeuvres sculpturale.
Il décède d'une crise cardiaque et 1976 lors du vernissage d'une nouvelle rétrospective au Whitney Museum de New York.