Ossip Zadkine (1890-1967) Russe, Français
Il naît en 1890 à Vitebsk, en Biélorussie. Il passe souvent ses vacances chez son oncle qui exploite le bois et construit des barges pour naviguer sur le Dniepr. Entre 1905-1906, il séjourne dans le nord de l'Angleterre chez un cousin qui l'initie à la sculpture ornementale sur bois puis à Londres où il gagne sa vie comme apprenti chez un ébéniste et découvre les antiquités grecques et orientales du British Museum.
Il arrive à Paris en 1909. Il délaisse alors l'enseignement académique des Beaux-Arts pour des visites au Louvre. Fin 1910, il s'installe à la Ruche qu'il quitte en 1912 pour la rue de Vaugirard. Marc Vaux, son voisin, devient le photographe attitré de ses oeuvres. Il se lie d'amitié avec Modigliani et fréquente le milieu artistique de Montparnasse. Il évolue vers le primitivisme.
En 1913, il reçoit la visite de Rodin chez le collectionneur Paul Rodocanachi, celui-ci remarque les bois taillés de Zadkine et déclare : « si ce jeune est chez vous, cela est déjà bon signe ». Peu après, il s'installe rue Rousselet.
Entre 1915-1917, il est engagé volontaire pendant la guerre. Infirmier auprès des régiments russes, il est gazé puis réformé. En 1919, il expose au Salon d'automne, à Paris, trois bois sculptés : Le Prophète, Job et les Vendanges.
En 1920, il se marie avec Valentine Prax, expose 49 sculptures, 60 dessins et aquarelles, dans son atelier rue Rousselet. En 1921, paraît sa première monographie aux éditions Valori Plastici; achat de deux sculptures (dont le Fauve, bois doré) par Andry-Farcy, conservateur du musée de Grenoble; Exposition personnelle à la galerie La Licorne qui appartient au Dr Girardin. En 1922, le Dr A. Barnes achète un de ses groupes en pierre; première exposition à Tokyo et en 1923, il expose au Salon d'Automne Le Cerf, Bois doré, et La Femme à l'éventail.
En 1925, il met en place une exposition de 70 sculptures (dont la Cariatide et la Vénus) à la galerie Barbazanges à Paris. En 1927, il taille en Angleterre dans un bois d'orme une grande Femme assise pour son ami le peintre Edward Wadsworth. Bernard Davis, collectionneur américain, lui achète plusieurs oeuvres dont deux grands bois, Le Discobole et Niobé, dont il fera ensuite don au Musée de Philadelphie.
En 1928, il déménage au 100bis rue d'Assas et en 1931, son voyage en Grèce confirme l'orientation de son art vers le néo-classicisme. Il publiera en 1955 le récit de son séjour. Vers 1933, il réalise une importante exposition personnelle au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. En 1934, il acquiert une demeure ancienne aux Arques, dans le Lot, où il séjourne fréquemment depuis les années 20 et travaille. En 1936, la Ville de Paris achète L'orphée en bois d'orme, aujourd'hui au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris. En 1937, il réalise une commande d'une grande sculpture en bois, Le messager pour l'Exposition Internationale. En 1939, il expose ses projets de monument à Apollinaire, Jarry, Rimbaud et Lautréamont.
En 1941, il est contraint de s'exiler aux Etats-Unis, il s'installe à New York, expose en octobre à la galerie Wildenstein et enseigne à l'Art Students League puis au Black Mountain College.
Dès 1945, de retour en France, il enseigne à l'Académie de la Grande-Chaumière. En 1947, il met en place un premier projet pour le Monument pour la ville détruite qui sera érigé sur le port de Rotterdam en 1953 et en 1949, une première exposition rétrospective est mise en place au Musée d'art moderne, Paris. En 1950, il reçoit le Grand Prix de sculpture de la Biennale de Venise et en 1954 il réalise l'Installation d'un grand Christ en bois, acquis par l'État, dans l'église de Caylus.
En 1956, il travaille dans le bois une Pietà polychrome, en dépôt au musée Zadkine, les Arques, et installée dans la crypte de l'église du village, et un grand Prométhée, conservé au musée Zadkine, à Paris. En 1958, il obtient une importante exposition à la Maison de la Pensée française de Paris. En 1959, il entreprend dans un bois d'orme la taille d'un grand Orphée qu'il laissera inachevé et que le musée a mis en dépôt au musée départemental des Arques. En 1961, il expose à la Tate Gallery. La même année, il inaugure son Monument à la mémoire de Van Gogh à Auvers-sur-Oise.
Il meurt le 25 novembre 1967 et est enterré au cimetière de Montparnasse. En 1982, le musée Zadkine est inauguré grâce au legs consenti par Valentine Prax, sa veuve, à la Ville de Paris.
Source : Dossier de Presse de l'exposition Creation/Destruction présentée au Musée Zadkine de novembre 2008 à mars 2009