Chu Teh Chun

La falaise rouge

La maîtrise incontestable de Chu Teh-Chun à combiner la force gestuelle de l'abstraction occidentales et le délicat lyrisme poétique de l'art asiatique ne cesse de faire écho dans le monde entier. Puissance et élégance viennent constamment s'entremêler au sein de ses œuvres afin de tisser la grande signification émotionnelle de l'expressionnisme abstrait dans les traditions philosophiques de l'esthétique chinoise. « La falaise rouge » se présente comme un parfait parangon de l'œuvre du peintre.

Les émotions de Chu Teh-Chun sont ici sublimées dans cette œuvre puissante et rythmée par une composition majorée de rouge et de noir. Les couleurs sont appliquées délicatement et contribuent à une superposition capturant avec grande efficacité les amas de lumières et les tons changeants, du plus vif au plus sombre, afin de sublimer les formes fluides apportées par les coups de pinceaux. L'artiste imprègne également des profondeurs indéfinies dans ses noirs mystérieux et libère une force énergétique à travers les lueurs tamisées de ce jaune feu entouré par l'obscurité prêtant à une illusion enchanteresse. Une compétence exquise qui se retrouve également dans la main de Rembrandt, que l'artiste étudia notamment dans les années 70s, pour mettre en scène des les lumières et les ombres dramatiques dans sa peinture. La lumière à l'intérieur de la peinture semble vivante avec des vibrations s'étendant et évoluant en de nouvelles et fantastiques impressions visuelles.  

De par ses créations fantaisistes, voir magiques, Chu Teh-Chun a laissé une marque importante de sa créativité à la peinture abstraite, à l'art Chinois mais aussi à l'histoire de l'art dans sa généralité. Jean-Clarence Lambert, poète et critique d'art affirma sur Chu Teh-Chun « Un peintre de feu, -de l'Air et du Feu, avec, en plus, quelque chose d'indéfinissable auquel appartient ce mystère particulier, ce pouvoir magique personnel qui le qualifie de figure sans pareille dans une étude d'ensemble de l'École de Paris » (Lambert, Chu Teh-Chun, 1987, p.22)